Le soir du 12 février, alors que des milliers de Grecs descendaient dans la rue pour protester contre les nouvelles mesures d'austérité que votaient le parlement, sur le net des attaques contre les sites de la police, du parlement ou du gouvernement grec (dont celui du ministère de la justice ci-dessous). Plusieurs Anonymous grecs ont d'ailleurs été arrêtés depuis.
Anonymous lance une nouvelle mise en garde au gouvernement du pays et au FMI et annonce qu'ils pourraient effacer une partie de la dette pour soulager le peuple. Comment? Ils ne le disent pas, alors s'agira-t-il vraiment d'effacer la dette ou de la "defacer"?
Solidarité avec le peuple de Grèce
Traduction du message des Anonymous au peuple grec publié sur AgoraVox:
"Citoyens de la Grèce
Nous sommes Anonymous.
Nous regardons tous les jours votre gouvernement qui abolit la Constitution et les institutions du pays.
Nous les voyons qui vous conduisent de plus en plus à la pauvreté.
Nous les voyons passer des lois qui vous privent de tout droit à la dignité.
Nous les voyons et livrer le pays au FMI et les banquiers.
Nous savons que les soupes populaires dans les écoles, pour les
personnes qui perdent leur emploi et maintenant attendent dans les files
d'attente pour une assiette de nourriture.
Nous savons que votre pays a voté ACTA dans un but de garder le silence entre autres du peuple grecs.
Nous savons tout ...
La République en Grèce est décédée.
Elle est morte dans un gouvernement qui n'a pas été élu par le peuple.
Et pour cette raison, le temps pour la discussion est venu puis parti.
Pas de négociation avec quoi que ce soit, aucun de ceux qui l'ont assassinée.
Vous pouvez nous chasser comme vous le souhaitez, vous pouvez même
capturer certains d'entre nous, pour essayer de nous faire taire...
Mais pour tout le monde qui se permettra d'en saisir... 3 autres vont surgir. Il y en aura 5 ou 10 ou 100.
Maintenant, les Grecs sont tous anonymes.
Nous sommes des millions contre vous et les 300 dans cette guerre de gaz lacrymogènes ne vous aideront pas.
Gouvernement occupant de la Grèce
Ces jours-ci est voté un projet de loi qui sera le dernier clou dans le cercueil du grec.
Un projet de loi pour revenir au pays à un régime totalitaire.
Pour amener le pays et ses habitants dans la pauvreté absolue.
Nous n'allons pas permettre une autre misère au peuple grec.
Nous exigeons votre démission immédiatement et des élections.
Nous ne payerons pas un centime à vos amis usuriers.
Nous exigeons le retrait immédiat du FMI de la Grèce.
Le ministère de la Justice était seulement un petit échantillon de ce que nous sommes capables de faire.
Même si vous n'avez pas vu la colère d'Anonymous.
Pour chaque article d'un projet de loi qui ferait honte au vote, nous
allons arrêter le système et supprimer une dette à l'intérieur du pays
pour les citoyens grecs.
Les dettes qui obligent à payer des facistes.
Mais l'Internet est notre domaine. Et j'aime cette guerre.
Nous sommes nombreux et nous allons être bref. Citoyens de Grèce, Anonymous se bat désormais à vos côtés...
Gouvernement de Grèce, laissez nous attendre...
E X P E C T U S ! J U S T I C E I S C O M I N G !"
Voici la traduction d'un article paru sur le site alt1040.com (en espagnol) qui explore une facette encore peu exploré de la propriété intellectuel dans le monde numérique. L'article s'est intéressé à la question de la transmission des biens que nous acquérons en ligne, après notre mort. Si dans la vie physique, nous pouvons transmettre facilement nos cds ou livres à nos proches, le vide juridique qui perdure concernant nos biens immatériels est une fois encore en défaveur des consommateurs et privilégie les droits des plate-formes de téléchargements.
A notre mort, nos achats en ligne redeviennent la propriété des plate-formes numériques
Dans le monde physique, quand une personne décède il semble
raisonnable de penser que ses biens reviennent à ses proches, par le
biais d'un testament ou d'un rituel de la vie. A-t-on les mêmes
droits dans le monde numérique ? Qu'advient-il de nos achats ou
téléchargements de matériel digital ? Cette même question a
été soulevée sur la page which ? qui a consulté des avocats
spécialisés en droits d'auteurs. La réponse, contre toute attente,
est que le business est fait de telle manière que nos achats s'apparentent plus à la location d'une licence à vie plutôt qu'à l'achat d'un produit. Céder nos téléchargements et nos archives
achetées, une fois mort, pourrait violer les termes du contrat de
sites comme Amazon ou iTunes.
Dans ce cas-là il devrait y avoir deux postures claires. Il
paraît raisonnable de penser que si un individu a payé pour une
collection de matériel numérique, quelle qu'elle soit, il puisse
transmettre ses achats une fois mort. Pourtant il n'en est rien si on
se fie aux termes des services des plate-formes d'achat en ligne.
L'étude a été réalisée sur deux des géants du marché, Apple
et Amazon, avec comme axiome : peut-on transmettre nos
téléchargements après la mort ?
La réponse n'aurait pas pu être plus ambiguë selon les experts
consultés. Bien que nous vivions une explosion des achats
numériques, les droits de transmission de propriété que nous
avons payé demeurent dans un vide juridique qui ouvre la porte à
la perte de nos achats une fois que nous décédons.
Aussi bien sur Amazon que iTunes, les droits de transmission des
clients n'existent pas. Par exemple, si on achète une piste ou un thème numérique, ce que nous faisons réellement est d'acquérir une
licence pour pouvoir reproduire ce morceau, dit autrement, il nous
est concédé une piste individuelle afin que nous l'utilisions, mais
qui n'est pas transmissible après notre mort.
La raison ne tient à rien d'autre qu'aux termes du contrat. Quand
on dit que légalement nous louons les pistes cela signifie qu'elle
ne nous appartiennent pas, nous ne les possédons pas. Ce que
confirme Matthew Strain du cabinet d'avocats spécialisés
Strain-Keville :
"Lorsque nous achetons quelque chose sur iTunes, ça ne nous
appartient pas, nous n'avons que le droit de l'utiliser. Le droit sur
le produit est très limité et le transmettre a quelqu'un d'autre ne
sera probablement pas accepté par Apple ou Amazon."
Cela ne vaut pas seulement pour la musique, mais également pour
les livres électroniques. La licence du fameux Kindle d'Amazon dit
très explicitement interdire la transmission de ses livres
électroniques téléchargés. Strain explique à ce sujet :
"Puisque le contraire n'est pas indiqué, il est impossible de
sous-licencier ou céder les droits sur tout ou partie d'un contenu
numérique à un tiers."
Que peuvent faire légalement les utilisateurs ? La réponse
pourrait être de céder directement le dispositif physique qui
contient le contenu numérique. Dans ce cas, le "nouvel"
utilisateur serait confronté à un nouveau problème. Si on souhaite
ouvrir un nouveau compte avec le dispositif dont nous avons hérité,
on perdrait le contenu stocké antérieurement.
Le plus logique serait alors de fournir les mots de passe des
comptes aux parents les plus proches afin qu'ils puissent accéder à
iTunes ou Amazon. Ce serait le plus simple, mais, bien que cela
puisse paraître ridicule, nous nous retrouverions une nouvel fois
face aux termes d'utilisation des services, lesquels définissent
cette activité comme une violation en matière de sécurité. Strain
l'explique de la manière suivante :
"Permettre qu'un tiers accède aux détails de nos comptes
représente une violation de la sécurité selon le contrat. Bien
qu'il ne s'agisse par directement d'une violation des termes du
contrat, Apple ou Amazon peuvent considérer que ça l'est et mettre
fin à l'accès au compte."
Cette terminologie, que pourrait utiliser les entreprises en leur
faveur s'appliquerait également aux services de stockage dans le
nuage numérique. Si les données sont stockées de façon distante
et accessible uniquement grâce à nos comptes, de la manière
définie par les termes d'accès, la transmission de nos
téléchargements achetés à des proches est rendu tout aussi compliqué par l'encadrement légal.
Pour résumer, il est, à ce jour,
extrêmement compliqué de céder nos achats en ligne après notre
mort (de manière légale). Dans la majorité des cas parce que
l'encadrement juridique semble nous indiquer clairement que lorsque
nous achetons du matériel numérique, dans les faits, nous le louons
individuellement jusqu'à la fin de notre vie, moment où il semble
qu'il redevienne la propriété des plate-forme de vente. Si nous
faisions une comparaison avec le monde physique, c'est comme si une
fois mort, les magasins physique nous demandaient de rendre les
achats que nous avons fait durant notre vie. Il existe de nombreuses
manières "alternatives" pour transmettre nos
téléchargements à ceux que nous aimons, mais légalement, il
semble que le droit soit défavorable aux utilisateurs.
Un article que j'ai écrit pour le quotidien régional L'écho (Édition Haute-Vienne) sur la manifestation contre ACTA qui a eu lieu à Limoges le samedi 11 février.
Samedi 25 février nouvelle mobilisation contre l'Accord Commercial Anti-Contrefaçon. Cherchez les pages FaceBook de mobilisation "Stop Acta" de votre ville .
Et pour rappel une vidéo publiée par les Anonymous contre ACTA.
Demain, 21 février, l'Assemblée Nationale doit examiner le traité dit Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Mais peu de gens savent ce qui se trame sous couvert de la solidarité envers les pays européens en difficultés. Une nouvelle offensive qui veut enlever au peuple le droit de décider par et pour lui-même (le peuple étant ici celui d'Europe).
Pour y voir plus clair, voici une vidéo:
Pour aller plus loin vous pouvez consulter les liens suivants:
- Tribune de Mélenchon publié par Libération (réservé aux abonné du site ou aux lecteurs papier alors que nous sommes à la veille du passage à l'AN, bravo Libé) mais dispo sur le site de campagne du Front de Gauche
- Vidéo d'un meeting de Mélenchon où le candidat explique la mise en place du MES
Et si on montrait à notre Nicolas actuel que l'esprit de la Commune vit encore.
Pour se replonger dans cet épisode révolutionnaire du peuple de France on peut visiter le site des archives de la radio télévision suisse. Pour le centième anniversaire de la semaine sanglante (1971), Henri Guillemin présentait en 13 épisodes (presque 30 minutes chacun) cette page rouge de l'histoire du peuple.
De quoi se programmer quelques soirées télé intelligente...
Voici un film-essai sur le "revenu de base", c'est à dire découpler revenu et travail afin de libérer les individus. En ces temps de crise économique, l'idée d'un revenu universel de base peut paraître saugrenu et pourtant il rentre dans les solutions qui permettront à l'humanité de sortir du capitalisme et de construire une société plus libre.
Il existe en France un appel pour un revenu de vie qui s'apparente à ce qui est développé dans le film. Vous pouvez vous renseigner ici.
Merci à @ravachol2012 pour avoir signalé cette vidéo dans son commentaire à mon post "sortons du capitalisme"
Bon visionnage... bonne réflexion.
« Un revenu, c'est comme l'air sous les ailes de l'oiseau ! ». C'est
ainsi que commence le film. Est-ce que ce revenu devrait être
inconditionnel pour chacun ? Est-ce possible, un droit civique
économique ?
Le film est captivant, il fait réfléchir, il touche
et met le doigt sur ce qui est raisonnable. Il permet de voir la
situation de la société et le devoir de l'argent sous un jour nouveau.
Un thème d'une actualité brûlante...
Parce que le capitalisme n'est plus adapté au monde qu'il a enfanté, un monde horizontal, décentralisé, un monde d'enfants et d'adultes conscients... Parce que toutes nos alternatives - coopératives, système d'échanges locaux, économie participative, potlach numérique etc - peuvent remplacer avantageusement pour l'humanité le vieux monde... Parce qu'il ne tient qu'à nous de prendre en mains nos vies. Parce que nous sommes tous Anonymous...
Parce que le capitalisme semble se trouver dans une situation où la crise devient son nouveau mode de gestion, comme l'annonçait Naomi Klein dans son essai La stratégie du choc.
Parce qu'ACTA est une tentative désespéré pour maîtriser la liberté sur le net.
Parce que les effets de cette crise ne s'arrêteront pas à la Grèce mais que tour à tour, tous les peuples seront soumis à de telles mesures de réduction de la qualité de nos vies et finalement de nos libertés.
Les Grecs relèvent la tête et brandissent le drapeau de la révolution... Nous devrons nous aussi saisir l’étendard que nos camarades grecs ont le courage de jeter à la face de leur gouvernants et des nôtres.
Hier le parlement grec a voté un énième plan d'austérité, pardon "plan de sauvetage" de la Grèce. Pendant ce temps, les rues d'Athènes étaient en feu, le peuple en ébullition. Plusieurs bâtiments ont brûlé et les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont soldés par des dizaines de blessés. Les Grecs ont bien compris que le "sauvetage" en question dans le plan d'austérité concocté par l'UE et le FMI et adopté par le parlement, est bien ce qu'il dit être: un plan de sauvetage de la Grèce et non des Grecs! Les parlementaires, le gouvernement, le clergé orthodoxe et les armateurs ne sont, eux, pas touché par le serrage de ceinture... peut-être portent-ils des bretelles? Il s'agit bien pour la classe possédante de préserver ce qu'ils ont... Qu'ils ne s'étonnent pas si les Grecs qui n'ont plus rien à perdre refusent avec toute la violence du désespoir d'être sauvé par un capitaine, qui à l'image de celui du Costa Concordia, a depuis longtemps quitté le navire...
Anonymous, comme ils affirment leur solidarité dans cette vidéo, ont revendiqué des attaques en déni de service (Ddos) contre des sites de la police grecque, du premier ministre et du gouvernement.
Une nouvelle vidéo des Anonymous, trouvée sur RezoCitoyen, pour comprendre les implications de l'ACTA contre lequel des manifestations sont organisées aujourd'hui, samedi 11 février.
Le traité ACTA expliqué par Anonymous.
ACTA créerait de nouvelles sanctions pénales forçant les acteurs de
l’Internet (FAI) à surveiller et à censurer les communications en ligne.
Cet accord est donc une menace majeure pour la liberté d’expression en
ligne. Au nom du droit des marques et des brevets, il pourrait également
freiner l’accès aux médicaments génériques dans les pays pauvres.
ACTA est une offensive de plus contre le partage de la culture sur
Internet. ACTA (pour Anti-Counterfeiting Trade Agreement ou accord
commercial anti-contrefaçon) est un accord négocié secrètement de 2007 à
2010 par 39 pays, dont les 27 de l’Union européenne, les États-Unis, le
Japon, etc...
ACTA, véritable feuille de route pour des projets comme SOPA et PIPA,
créerait de nouvelles sanctions pénales forçant les acteurs de
l’Internet (FAI) à surveiller et à censurer les communications en ligne.
Cet accord est donc une menace majeure pour la liberté d’expression en
ligne. Au nom du droit des marques et des brevets, il pourrait également
freiner l’accès aux médicaments génériques dans les pays pauvres.
Négocié en secret par les multinationales plutôt que débattu
démocratiquement, ACTA contourne les parlements et les organisations
internationales pour imposer une logique répressive dictée par les
industries du divertissement.
Mauvaise nouvelle que nous apprend le site de RMC:
Web: la police a désormais accès à toutes vos données personnelles
Un décret oblige désormais les
fournisseurs de services sur Internet à conserver pendant un an mots de
passe, traces d'achats ou commentaires laissés sur le web par les
internautes. La police pourra y avoir accès lors d'enquêtes, ainsi que
le fisc ou l'URSSAF. Tollé général sur la Toile.
(Lire la suite...)
Bref, l'offensive sécuritaire se poursuit. Raison de plus de manifester ce samedi, dans le cadre d'une mobilisation mondiale contre l'Accord Commercial Anti-Contrefaçon, plus connu par son acronyme anglais ACTA. Ci-dessous la vidéo des Anonymous appelant à manifester suivi d'une liste de liens pour se renseigner sur les mobilisations en France et en Belgique.
Appel à la mobilisation mondiale pour défendre la liberté d'internet le
Samedi 11 fevrier 2012 de 14 heures à 17 heures dans chaque ville de
France !
Appel à la mobilisation mondiale pour défendre la liberté d'internet.
Cette
loi ne concerne pas que l'informatique, elle donnera les plein pouvoirs
a des sociétés comme Monsanto sur l'agriculture ...
Nous sommes Anonymous.
Nous sommes légion.
Nous ne pardonnons pas.
Nous n'oublions pas.
Redoutez-nous.
Si vous décidez de sortir couvert (le visage bien évidemment) ce 11 février, voici un lien qui vous permettra de fabriquer votre propre masque de Guy Fawkes et, ainsi, d'éviter d'engraisser la Warner... Do It Yourself!!!
Le site Owni publie un article sur les luttes menées en Allemagne, aux USA et en France contre la fachosphère par le collectif Anonymous à travers l'OpBlitzkrieg. Rue89 se fait l'écho de l'opération LyonPropre à travers la correspondance entre Gollnisch et Faurisson révélée par les Anonymous antifa.
Voici l'article en question, suivi d'une vidéo publié par Anonymous francophone sur YouTube contre le FN et la tentative de récupération de la bannière de la liberté sur le Net par les gars de la Marine.
Les Anonymous s'attaquent à la fachosphère. En Allemagne, en
France ou aux Etats-Unis, le collectif informel d'hacktivistes piratent
les sites d'extrême-droite, qui répliquent parfois en se réclamant de la
même bannière.
Anonymous s’est lancé dans une nouvelle bataille, après le soutien
symbolique aux révoltes arabes et les protestations contre la fermeture
du site de téléchargement MegaUpload. Le collectif informel a attaqué
des sites d’organisations d’extrême-droite en Europe et aux Etats-Unis.
En France, l’opération Blitzkrieg a donné lieu à un curieux
chassé-croisé. Les piratages de cinq sites d’extrême-droite et d’un site
se réclamant anti-fasciste ont tous été revendiqués par des Anonymous.
Un message laissé sur antifasciste.info
prétend que le site a été piraté et le contenu modifié (défacé) par les
Anonymous. Ils auraient ainsi agi en représailles des actions menées
contre les sites d’extrême-droite :
"Début Janvier 2012, plusieurs sites appartenant à la mouvance d’extrême droite ont été piratés.
Ces actes ont été signés par Anonymous antifa ou Antifanonymous et n’ont aucun rapport avec notre mouvance.
Nous condamnons ces actes là. En agissant ainsi les script kiddies1
qui ont réussi à détourner des sites de débutant ont agit contre la
liberté d’expression pour laquelle Anonymous se bat à travers le Monde
et ne valent pas mieux que les dictatures qui exercent un pouvoir
totalitaire et une censure sur l’opinion du peuple."
Une accusation étonnante au vue de l’éthique, certes fluctuante, du
groupe éthéré et décentralisé que constituent les Anonymous. Le
collectif n’a pas de colonne vertébrale, mais un socle de valeurs
communes, au sommet duquel trône la liberté d’expression. Lors de l’opération
contre les sites officiels des autorités iraniennes, de longues
discussions avaient eu lieu pour déterminer si le site d’une agence de
presse pouvait être pris pour cible. Celui-ci diffusait les photos de
manifestants et appelait les lecteurs à la délation. Cet outrage le
privait de sa qualité de média, qualité qui le prémunissait jusqu’alors
des attaques des Anonymous.
Un label sans monopole
Iraient-ils jusqu’à défendre la liberté d’expression de sites de
droite radicale ? Probablement pas, mais personne n’a le monopole du
label Anonymous. Pour pallier les difficultés rencontrées, notamment
dans les relations avec les médias, certains Anonymous ont structuré la
prise de parole publique. Des règles sont à l’essai pour “réaliser des interviews dont les réponses sont écrites collectivement”, ce afin d’éviter “la course à l’échalote dans le choix des intervenants” lorsque les médias manifestent de l’intérêt.
Reste qu’Anonymous, par définition, ne communique pas uniquement par ce
biais. En réponse au prétendu défacement du site antifasciste.info, une
vidéo a été brièvement mise en ligne. Sur La jeunesse emmerde le Front national
des Bérurier Noir défilaient des images du parti d’extrême-droite
français et des montages apposant le visage d’Hitler sur le corps de
Marine Le Pen. La vidéo n’est plus accessible, car “c’était un pavé dans la marre”nous a expliqué la personne qui a posté la vidéo.
Le blog Fafwatch, connu
pour surveiller et parfois révéler des informations personnelles sur des
militants d’extrême-droite, s’est fait l’écho d’une autre
interprétation. Un article paru sur le blog affirme que le site antifasciste.info appartient au Groupe Union Défense (GUD),
un mouvement d’extrême-droite. Ils auraient procédé à un faux
défacement du site pour prétendre que les Anonymous étaient de leur
côté. Au terme de recherches en ligne approfondies, Fafwatch affirme
avoir identifié l’auteur du piratage de antifasciste.info et qu’il
s’agit bien d’un militant d’extrême-droite, irrité par l’opération Lyon Propre lancée en janvier contre la fachosphère française.
#OpBlitzkrieg
Le 14 janvier, la “Jeunesse nationaliste” avait défilé à Lyon derrière Alexandre Gabriac, exclu du FN
pour avoir posé faisant le salut nazi, et Yvan Benedetti, chef du
groupuscule d’extrême-droite “Oeuvre française”. Cinq sites de la
fachosphère sont alors pris pour cibles par les Anonymous :
oeuvrefrançaise.com, six-fevrier.com, yvan-benedetti.fr,
jeune-nation.com et la-flamme.fr. Comme à l’accoutumé, une vidéo est
mise en ligne pour revendiquer, signer et donner quelques informations
supplémentaires sur l’opération.
Le dernier coup d’éclat en date fut le piratage du compte email
de Steven Bissuel, chef de la section lyonnaise du GUD. Parmi les
documents figurent le compte-rendu d’une réunion interne qui confirme
l’existence d’une branche étudiante, l’Union défense de la jeunesse. “Le combat nationaliste” détaille la liste des bonnes actions qu’un militant du GUD se doit d’effectuer chaque jour.
En Allemagne aussi, l’extrême-droite s’est fait déshabiller par les Anonymous, associant attaques par déni de service (saturation des serveurs sous les requêtes) et piratages de données, publiées ensuite sur des plateformes.
Nommée avec ironie #OpBlitzkrieg, elle consistait à mettre hors-ligne
puis récupérer et faire fuiter des données sur la blogosphère néo-nazie
allemande. Des informations embarrassantes pour le parti
d’extrême-droite allemand, le NPD, avait ainsi circulé : leur liste de
donateurs, des emails internes, les identités de clients de boutiques
néo-nazies entre autres.
Aux Etats-Unis, le collectif de hackers a découvert des liens entre le candidat à l’investiture républicaine Ron Paul et un réseau suprématiste blanc. Un portail permettant de faire des recherches par mot-clés dans les documents récupérés a été mis en ligne.
1 Terme péjoratif qui désigne les adolescents néophytes piratant des sites en bidouillant les scripts existant, NDLR
Et la vidéo Anonymous contre le FN:
Parce que les différences de sexes ou de couleur de peaux
n'ont aucune importance sous le masque de l'anonymat...
Parce que l'autorité d'un chef ou d'un état
n'a pas de sens sur un réseau horizontal et décentralisé...
Voici une vidéo de René Vautier sur le thème de la civilisation.
Si on en croit la conclusion de cette vidéo, on ne peut que supposer Monsieur le ministre que vous avez été bon élève à l'école de la République... farcissant votre tête de dates - 1515? - comme autant de gloires isolés dont jamais vous ne comprendrez le contexte et la dynamique qui va avec tant votre tête si pleine est mal faite. Dommage que vous n'ayez pas plus fait l'école buissonnière pour, au détour d'un chemin de traverse tomber - et vous blesser peut-être - sur d'autres visions du monde ou tout simplement lire les témoignages exhumés par Vautier dans ce monologue. Vous auriez peut-être tirés quelque enseignement de votre rencontre à l'autre. Il n'est jamais trop tard, Monsieur le Ministre.
Bon visionnage
Allez on commence ce post avec la mise au point d'Anonymous concernant le FHaine, en vidéo suivi d'un court communiqué:
Sur plusieurs vidéos qui circulent sur le net, la propagande du Front
National tente d'associer Anonymous à sa politique raciste et xénophobe.
La réponse en vidéo d'Anonymous est définitive et sans équivoque "Anonymous lutte contre le FN et tous les Nazis !"
14 janvier 2012 : Anonymous lance l'opération Lyon Propre.#opLyonPropre qui s'inscrit dans le cadre plus large de l'Opération
Blitzkrieg - #opBlitzkrieg - de lutte contre les groupes néo-nazis à
travers le monde. Anonymous fait la grande lessive chez les fascistes
français ! http://www.rezoanonymous.eu/operation-lyon-propre.html
Anonymous emmerde le FN et tous les fachos en France, en Allemagne, aux USA, etc. Comme ça c'est clair! Sur l'archipel pirate, la couleur de peau n'existe pas! Pas plus que les frontières. Dans la civilisation d'Internet, les idéologies basées sur la discrimination ne peuvent avoir leur place.
Continuons avec ce Vidéo-tract
de citoyens anonymes d'une civilisation globale en réponse à la phrase
d'une insondable bêtise sur la possibilité de classer - c'est une
obsession - les civilisations.
De
quelle civilisation le ministre se réclame-t-il?
A quelles
civilisations se réfèrent-ils dans son discours?
Qu'est-ce qu'une
civilisation pour Mr Guéant?
En attendant des réponses qui ne viendront jamais, on peut toujours affirmer que la civilisation que défend Guéant n'est pas la nôtre!
Mais quelle est notre civilisation? Le village global que nous construisons pour que nos enfants le réinvente après nous est-il (le début) d'une civilisation?
Selon l'article de Wikipedia, voici les critères définissant une civilisation:
On pourrait essayer d'appliquer ces caractéristiques au Net. Avec toute la réserve sur le caractère ethno-centré de la définition de civilisation. Toute organisation de la société qui ne tendrait pas à accumuler des surplus de production, qui ne tendrait pas à la spécialisation du travail mais encouragerait la curiosité, qui ne tendrait pas à échelonner ses classes à la verticale et qui, à l'organisation centralisée étatique préférerait l'organisation en réseaux inter-connectés... Une civilisation du partage du savoir et du savoir-faire, une civilisation de la contribution, de la coopération. Une civilisation de la liberté d'expression et de la différence. Une civilisation du Do It Yourself. Une telle réalisation humaine se verrait donc interdire l'accès au panthéon des civilisations? Les peuples nomades apprécieront...
Alors, allons-y! Le continent virtuel correspond-il à la définition?
- "Présence d'une ville", c'est à dire d'une concentration de population. Pourrait-on oser la comparaison avec Facebook? Un lieu sédentaire et de rencontre. Un lieu qui cristallise l'activité. A vous de juger, moi je serais plutôt à cultiver mon jardin en périphérie.
- Ensuite, "spécialisation du travail à temps plein": Je crois, pour prendre l'exemple d'Anonymous, qu'une forme de spécialisation est à l’œuvre. Anonymous si on en croit Félix sur le site intelligence-strategique.eu, se structure ainsi:
"A travers ces attaques, nous pouvons discerner une pseudo-structure de
ce mouvement. Le noyau est composé de personnes véritablement
politisées, ces dernières n’hésitant pas à passer du virtuel au physique
pour porter leur voix. Dans ce même noyau, une minorité possède de
véritables compétences en piratage informatique et le font savoir durant
certains coups d’éclat [?].
Enfin, autour de ce noyau, plusieurs dizaines de milliers d’internautes
lambda, sans véritables connaissances mais néanmoins stratégiques pour
le mouvement. C’est eux qui se chargent du buzz sur Internet et qui
mènent des attaques "sociales"."
Le ton de l'article étant plutôt au dénigrement, même si certaines analyses sont intéressantes, reconnaissons qu'un soupçon d'auto-organisation y est tout de même décrit.
- "Concentration de surplus de production"... Le terme approprié serait peut-être ici déconcentration de la production.
- "Structure de classe (hiérarchie)": On peut dire que la première discrimination de classe est l'absence d'accès à Internet. Les exclus du monde virtuels, si on veut se projeter dans la civilisation globale, représente une classe. Un peu à part, puisque ne rentrant pas dans la nouvelle globalité. Une autre forme de structuration par classe, c'est à dire de l'utilisation du pouvoir politique ou économique, pourrait s'esquisser dans la Do-ocratie d'Internet. C'est à dire le fait que les actifs ont une influence plus forte que les passifs. Après tout, même lorsqu'on a tous les outils et les savoir à porter de la main, encore faut-il vouloir en faire quelque chose.
"Organisation étatique (État)": Ok, je jette l'éponge pour ce critère.
Bon, concernant les critères secondaires, je vous laisse chercher vous-même des comparaisons pertinentes... ou non.
Alors, assiste-t-on à l'émergence d'une nouvelle civilisation? L'avenir nous le dira. En tous cas des Anonymous francophones apportent leur pierre à l'édifice avec une lettre au monde. Pour lire le texte ---> cliquez-moi <--- sinon pour la vidéo, c'est là:
Cette civilisation à naître va-t-elle redéfinir la civilisation? Les enfants de nos petits-enfants nous verront-ils comme des barbares plongés dans un deuxième Moyen-Âge? Comme les représentants d'une civilisation inférieur?
L'avenir que nous construisons nous le dira. Alors pour finir, citons l'immense Octavio Paz:
"Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs.
A l’inverse, c’est de l’isolement que meurent les civilisations."
On a tous en mémoire
cette image du jeune chinois face au tank sur la place Tian'anmen. De
même que des photos du mur de Berlin ou du premier pas de l'humanité
sur la Lune. Mais aujourd'hui, le porte-voix a changé de sens. Il ne
porte plus la parole d'en haut vers le bas. L'Histoire ne reflète
plus l'éclat des puissants, elle conte la vie de la multitude. Le
mégaphone ne porte plus même la voix du bas vers le haut, mais
horizontalement. L'utilisation des réseaux sociaux comme outil de
mobilisation est un bon exemple de hack réussi. Dans sons sens
premier, le hack est le détournement de la fonction de l'objet qu'on
nous vend. Ni Facebook, ni Twitter n'ont été créés pour fomenter
les révolutions arabes, pour permettre aux indignés d'occuper le
haut du pavé ou pour faciliter l'organisation d'#Op anonymes.
Pourtant, le rôle des réseaux sociaux a été déterminant.
Le problème relève dès
cet instant du droit d'auteur. C'est à dire qu'en nous vendant des
objets, ils nous vendent un fonction, un concept. Car si on veut
l'appareil qui fait ce qu'on fait faire à l'objet inapproprié, il
existe et si par mésaventure il n'existait pas encore, les pourvoyeurs de
nos désirs se feraient un plaisir de nous en pondre un. ACTA et
toutes les lois similaires à travers le globe ne sont rien d'autre
qu'une surveillance du Net pour que les grandes entreprises puissent
s'assurer que nous utilisions les objets dans leur juste fonction et
que nous ne n'utilisions pas les objets qu'ils nous vendent à des
fins qui pourraient aller à l'encontre de leur économie moribonde.
Dans le monde réel (semences, médicaments génériques...) aussi
bien que dans le monde virtuel (criminalisation du partage de
l'information...).
Jusqu'à présent le hack
consistait donc à détourner le concept, pas l'objet lui-même.
Maintenant imaginez un monde où les imprimantes 3D sont capables de
reproduire couche à couche un objet scanné. Dès aujourd'hui, The
Pirate Bay (*) a commencé à mettre à disposition les données
d'objets numérisés en 3D. Imaginez, à terme, la révolution que
cela peut représenter en terme d'auto-organisation de la production.
Imaginez comment réagiront les gouvernements et leurs lobbys si le
moyen de reproduire un objet du quotidien était à portée de la
main. Imaginez les problèmes de propriété intellectuel. C'est à
dire que l'un des levier de l'économie capitaliste peut tomber. Si
la satisfaction de nos besoin matériel peut s'autonomiser de
« l'offre » du patronat, en organisant pourquoi pas des
labos municipaux pour les besoins communs, un peu à la
manière des fours des villages du Moyen-Âge, des lieux où chacun
pourrait venir reproduire un objet. Adapter en temps réel l'offre à
la demande... et pas cette concurrence faussée par le fric. Un
échange, un potlach de l'ère numérique. La propriété c'est le
vol : propriété intellectuelle, propriété industrielle,
propriété des moyens de productions.
Ce ne sont plus seulement
les intermédiaires de l'industrie du divertissement – ciné,
musique – qui voient leur rôle remis en cause. Avec cet outil
formidable d'auto-organisation qu'est l'Internet, c'est une économie
qui peut naître. Une économie dans le sens noble du terme, c'est à
dire non pas le gaspillage dangereux de l'ère industrielle et de la
consommation de masse, l'ère de l'offre avec son flux constant de
publicité pour écouler leur came dans les veines de la société.
La consommation va tendre à ne plus être de masse, mais au
contraire individualisé, une ère de la demande. Ce changement de
paradigme de la consommation tient son pendant dans la production,
avec la possibilité de faire appel à la communauté pour travailler
sur un projet. A l'image du Chaos Computer Club de lancer
des satellites pirates pour accéder sans censure au réseau. A
l'image aussi de Pirate Bay qui en offrant à la communauté ses
scannes 3D espère bien stimuler la participation et développer le
concept. A l'image de Wikipedia. A l'image dont "vivent"
les logiciels libres, toujours améliorable par la communauté. A
l'image du CopyLeft ou des licences Creative Commons...
Pas facile de se
reconnaître dans toutes ses images. Parfois certaines facettes
semblent même incompatibles. Mais on en revient là, à cette
diversité foisonnante. Internet est une communauté, le fameux
village global. Ce village s'est construit autour du partage. Partage
des connaissances. Partage du divertissement. Les jeux en réseau
évidemment, le partage de fichiers. Partage de talent. Jetez un œil
ou deux sur des sites de photos. Le talent n'est pas l'apanage d'une
élite. L'exposition médiatique d'un travail donnait l'illusion de
la rareté. Mais quand on voit certaines photo "d'amateurs",
elle n'ont souvent rien à envier à celles de professionnels.
Internet révèle la multitude des talents. Ce qui ne signifie en
rien que par la magie du réseau chacun peut prétendre à posséder
tous les talent. Non, mais il permet l'exposition médiatique qui
jusqu'alors était aux mains d'une caste – ah tiens ça me rappelle
un certain Gutenberg. Encore un intermédiaire qui saute. Comme dans
les Amaps. Du producteur au consommateur. C'est tout le système
économique qui est à revoir. Passer à une économie de la
participation, en faisant l'économie des intermédiaires. Cette économie existe en petits îlots. Interconnectons les initiatives et une nouvelle économie pourrait apparaître.
Anonymous ne fait pas de politique partisane.
Ils défendent les droits sur Internet, ce qui permet la
cohabitation, le temps d'une TAZ sur le réseau. De la même
manière, le mouvement des indignés a mis en avant sa non
appartenance à la politique partisane. C'est un retour de boomerang
du monde virtuel. On ne cherche pas à se mettre d'accord ici et
maintenant sur les solutions qu'apportent socialistes ou libéraux.
Anonymous, comme les Occupy ou les internautes tunisiens remettent en
cause une fois de plus l'intermédiaire, cette fois dans la vie
politique : l'homme et la femme politique. Ou plutôt sa
définition. On réagit ensuite au besoins. En cela, cette révolution
pourrait être bien plus puissante qu'une révolution partisane. Elle
se rapproche de 1789. Elle n'est pas le fruit du passé, elle est la
graine du rhizome de demain. Cette révolution, ou peut-être
évolution, ne cherche pas à esquiver le débat, au contraire, elle
veut le créer dans des conditions démocratiques réelles. On change
le système d'exploitation, on passe en libre. On change d'échelle.
On se dirige vers une démocratie globale et décentralisée. Mais nos données personnelles sont préservées. Nous gardons nos opinions, nos
favoris. Simplement, n'attendez plus d'ordres d'un chef ni
l'obéissance des employés. Des anonymes qui apprennent à se
connaître. Loin de la politique politicienne. Mais des anonymes qui savent qu'ils
ne veulent pas qu'on touche à la liberté qu'offre internet. Ils ont
appris à cohabiter au-delà des apparences. Qui s'intéresse à la
couleur politique du gars, ou de la fille avec qui on butte des
aliens dans un jeu en réseau ? Qui s'intéresse à la couleur
politique du blogueur de Marmiton.org ? Quelle importance ont le
sexe ou les préférences sexuelles de celles et ceux avec qui on
participe à une attaque en déni de service ? Internet n'est
pas le monde. Il en est une extension. Ce territoire s'est construit
sur certaines bases : liberté d'expression, neutralité du
réseau, décentralisation et participation. Ajoutons comme règle, le respect de la diversité et de la
vie privée.
Si Internet est une
extension du monde, il n'en est pas déconnecté et les deux mondes
interagissent. Voilà peut-être une réponse à la morosité des
milieux militants ces dernières années. Une explication plausible à
l'abstention, au désintérêt apparent des jeunes pour la politique.
Ils redéfinissaient - à leur propre insu - La Politique. Ces gamins
bidouilleurs ne se forgent pas seulement une Histoire commune –
avec des figures et des évènements de portée mondiale – mais ils
se sont construit un présent commun. Un présent où la libre
association est la règle. Un présent débarrassé de frontières,
un monde où de chez soi on peut partager avec le monde entier. Un
lieux où il n'y a plus ni peuples ni dirigeants, mais une multitude
en interconnexion. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y ait pas de règle
ou de cultures. Forums, commentaires de bas d'articles, salon de chat
de jeux en réseau suivent des codes de bonnes conduites. Mais le
réseau est moins un continent virtuel qu'un archipel numérique. Un
monde, comme dirait les zapatistes, qui contienne tous les mondes.
La mutation d'Anonymous
pose en ce sens un problème éthique, comme on l'a vu avec l'attaque
du site de l'Expresse. Anonymous ne s'attaque pas à la presse et l'a
rappelé après que le site ait été mis hors service. Les valeurs
primordiales du vivre ensemble sur Internet doivent être transmises.
L'absence de hiérarchie n'est pas l'absence de règles communes.
Mais des règles discutées et acceptées, pas des lois édictées
par des intermédiaires plus ou moins démocratiques. Si on peut se
mettre d'accord là-dessus, on aura franchi un cap. Après, que le
débat démocratique de chaque communauté – virtuelles ou réelles
– ait lieu. Chacun défendra ses positions, mais au moins le débat
ne sera plus faussé. Le village possède les défauts de tous
villages. Tout le monde se connaît et il est bien difficile de
passer inaperçu lorsqu'on va acheter ses premières capotes dans la
pharmacie du village ou des longues OCB chez le buraliste où votre
Big Brother achète son quotidien préféré. Mais la "petitesse"
du village - Internet aboli la distance - facilite aussi les solidarités. Et si l'anonymat peut
être une réponse aux inconvénients, elle n'entrave en rien la
solidarité. L'anonymat n'est ici qu'un masque, tandis que pour nos
intermédiaires en sursis le masque est celui des apparences. Nous,
nous savons ce qui se cache derrière le masque de notre anonymat...
Si le cerveau est une interface entre l'être et l'avoir, c'est à
dire entre le monde intérieur et le monde extérieur, avec Internet,
ce monde immatériel, le cerveau est aussi devenu l'interface être /
savoir. Heureusement pour nous, ils ne nous vendent pas nos cerveaux,
il n'est pas encore interdit de détourner notre cerveau du droit
chemin, de la fonction que nos dirigeants nous aimeraient lui voir
attribuer... vendu à la pub. De cette bataille du net, par effet de
miroir entre les facettes de nos cerveaux, dépendront les
interconnexions entre l'être, l'avoir et le savoir... entre nos
mondes intimes, les mondes virtuels et le monde réel.
Les capitalistes ont fini
par confondre leurs images avec la réalité. Par confondre l'être
et l'avoir en oubliant le savoir. Leur masque de rigueur n'est plus que triste figure.
Bas les masques !
el portaplumas
* Le site Pirate Bay semble ne plus
être disponible, ou partiellement. Ses fondateurs ont été condamnés.
Suivez les infos sur twitter : #PirateBay
Pour revenir à du concret une vidéo de mobilisation des Anonymous pour des manifestations "physiques" samedi prochain, le 11 février. Cliquez ---> ici <--- pour la page "Face de book" de l'évènement. Et ici celle du site ---> là <---
Allez pour finir, vous l'avez certainement lu sur Le Monde, ou sur Numerama, mais c'est tellement bon de le dire: Anonymous a publié une vidéo de 17 minutes d'une visioconférence entre le FBI et Scotland Yard concernant les activités de groupes d'hacktivistes. Voilà c'est dit ;))
Bien, pour lutter contre ACTA, il n'y a pas que le sérieux...
On peut aussi jouer. Alors toi aussi crée ton "Piracy Act" grâce à ce générateur de nom de loi sur la piraterie: c'est ici!
Une nouvelle vidéo contre ACTA, signée des Anonymous francophones.
Pour aller plus loin, je vous conseille le démontage des mensonges de la Commission Européenne sur ACTA par la Quadrature du Net, ainsi que sa page sur ce qu'on peut faire pour empêcher la ratification par le Parlement Européen. La Quadrature a également publié un dossier complet sur ACTA.
Le site AVAAZ a lancé une pétition contre ACTA, c'est ici.
Vous pouvez aussi écrire à votre représentant en passant par la page Stop ACTA.
Vous pouvez suivre les débats, les infos sur Twitter: #ACTA
Informez-vous! Informez autour de vous!