"La plume est la langue de la pensée"
Miguel de Cervantes Saavedra

30/10/2010

Des fédéraux tirent sur une marche pacifique à Juarez

Hier, vendredi 29 octobre a débuté le forum "Pour une culture différente", contre la militarisation à l'œuvre à Ciudad Juarez et dans l'Etat de Chihuahua. Lors de cette première journée une nouvelle "marche contre la mort" est partie de la Place San Lorenzo et devait rejoindre l'Université Autonome de Ciudad Juarez. Vers 19h, alors que les manifestants arrivaient vers le campus, ils ont été rejoints par des policiers fédéraux. Des insultes ont été échangées (selon les organisateurs du forum, les insultes ont eu lieu après que l'étudiant ait été blessé) et trois patrouilles ont ouvert le feu sur la centaine de manifestants. Un étudiant en sociologie a été grièvement blessé alors qu'il se trouvait apparemment dans l'enceinte de l'université. "Je l'ai vu tomber à mes pieds, avec les tripes à l'air. Les policiers ont essayé de l'emmener mais plusieurs camarades les en ont empêché." a confié un témoin à La Jornada.
Selon d'autres témoignages ont alors eu lieu de brèves violences entre policiers fédéraux et... policiers locaux. Affrontements qui auraient alors pu dégénérer en carnage selon certains manifestants. Les étudiants se sont retranchés à l'Institut de Sciences Biomécaniques de l'UACJ, lançant de nombreux slogans hostiles à la police fédérale et à l'armée.
L'avocat de l’université, Alberto Solorzano Chavira a annoncé avoir porté plainte pour tentative d'homicide. Il a également déclaré que le recteur de l'université, en déplacement dans la ville de Chihuahua avait été tenu au courant des faits.
Le forum contre la militarisation doit durer jusqu'à dimanche. Dans une ville où la violence est quotidienne, il est de plus en plus difficile pour les citoyens de faire respecter leurs droits. Les initiateurs des marches (11e à Ciudad Juarez) et du forum ont encore le courage de sortir régulièrement pour exprimer leur opposition à cette guerre absurde décrétée par le président Calderon et qui a coûté la vie à plus de 30000 personnes dans tout le pays et plus de 6000 pour la seule ville de Juarez. De nombreuses ONG dénoncent régulièrement les exactions des fédéraux et de l'armée. D'autres organisations n'hésitent plus à parler de nettoyage social de la ville perpétré par de véritables escadrons de la mort, comme je l'ai évoqué dans un article précédent. La guerre à la drogue sert de paravent à bien des violences à Ciudad Juarez, comme dans d'autres parties du pays.

Vous pouvez également aller sur les pages de
La Polaka ou de El diario pour y lire les articles.
Je poste cette vidéo plutôt que d'autres car elle s'ouvre sur un petit texte explicatif (en espagnol). Attention les images sont dures. Le montage provient du blog d'un atelier de musique populaire: El Cántaro.




28/10/2010

Encuentros con Pedro Miguel en Aguascalientes



En los próximos días estará en Aguascalientes Pedro Miguel, editorialista de La Jornada (nacional) y Premio Nacional de periodismo. Dará una conferencia en la Universidad Autónoma de Aguascalientes este jueves (hoy); partcipará en un encuentro con la Sociedad Civil que tendrá lugar en Los Arquitos el sábado 30.





27/10/2010

Ne pas confondre communication et information

Salariés en grève à la raffinerie de Reichstett dans le Bas-Rhin. Vincent Kessler / Reuters


Depuis le début de la semaine, le gouvernement annonce dans les médias l'essoufflement du mouvement sur les retraites, la fin du conflit, etc. Il nous annonce notamment la levée des blocages de certaines raffineries. Étant donné l'importance, tant symbolique qu'effective, de ces piquet de grèves, qui ont servit de point de ralliement pour de nombreux manifestants, l'annonce de la reprise du travail dans ces raffineries sonnait comme un coup de massue pour beaucoup d'opposants à la réforme.

Tout paraît simple, clair et beau comme un ciel azur... Mais voilà, depuis qu'on nous sature d'information, le ciel n'est jamais azur que derrière un voile de matière bien trop grise.

Voici un texte trouvé sur Indymedia Nantes qui prend le contre-pied de la communication gouvernementale:

Les raffineries ne redémarreront pas !!!

Quelle surprise d'entendre sur France Inter : «Trois raffineries ont suspendu le mouvement et vont reprendre de l'activité». Alors que la veille, lors d'une visite aux grévistes de la raffinerie de Donges, la détermination était là, et aussi pour toutes les autres. Renseignement pris auprès d'un délégué CGT de la raffinerie de Donges, il s'avère que ça n'est pas prêt de repartir.

Petite explication… Il y en effet trois raffineries qui ont suspendu le mouvement. La raffinerie de Reichstett (Bas-Rhin), de la compagnie helvétique Petroplus, qui venait d’annoncer sa volonté de fermer définitivement le site pour le transformer en simple terminal pétrolier, supprimant au passage 253 emplois sur 255. Le mouvement a été suspendu suite à la garantie de la part de la direction de ne plus fermer le site ! La raffinerie est alimentée en pétrole brut par un pipeline qui vient du port pétrolier de Fos-sur-Mer, qui lui est en grève et ne lâche rien. La raffinerie ne peut donc pas redémarrer !

Deux raffineries du groupe Exon, une à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et une à Port-Jérôme (Seine-Maritime). Elles ont toutes les deux suspendu le mouvement après que la direction ait mis le paquet sur la table et leur ait proposé le paiement intégral des jours de grève !! Tout en sachant qu'elles ne pourraient pas redémarrer aussi. En effet celle de Fos est alimentée par le même terminal pétrolier de Fos-sur-Mer. Celle de Normandie est alimentée par l'entreprise SIM qui est également en grève et ne lâche rien!!

Les neuf autres raffineries (six du groupe Total, une Petroplus, deux Basell) sont toujours dans le mouvement contre la mise en place de la réforme des retraites !! La pénurie de pétrole ne s'éloigne pas. L'approvisionnement par bateau ne suffira pas à couvrir les besoins quotidiens. Ce n'est pas le moment de se faire duper par une presse mal renseignée et démobilisatrice !! Continuons à généraliser la grève, à durcir le ton et à soutenir les grévistes. Des caisses de solidarité circulent un peu partout, pour celle de Donges on en est à 30.000 €.

Méfiant de nature, surtout en ces temps où l'information (propagande/communication) est essentielle, j'ai rapidement fait un tour de la toile pour savoir où en était la reprise du travail à la raffinerie de Reichstett (racines alsaciennes obligent!). Le résultat est que selon le site de L'Usine nouvelle, si le mouvement a bien été suspendu, la raffinerie ne pourra pas redémarrer avant la fin de la semaine ou le début de la semaine prochaine. De plus, les salariés précisent qu'ils reprendront le mouvement, et de manière plus dure encore, si la direction revenait sur sa décision de ne pas fermer le site. Sur le site de L'Expansion, là aussi la date de reprise de l'activité évoquée est la semaine prochaine. L'article insiste également sur la spécificité du mouvement qui a touché Reichstett, puisque les salariés n'étaient pas en grève par rapport au projet de loi sur les retraites mais à cause de l'annonce de Petroplus de fermer le site.

Si le site a repris la distribution de produit depuis lundi, les activités de raffinage sont bel et bien encore arrêtées. On apprend toute fois dans Le Parisien et Le Figaro qu'aujourd'hui (27 octobre) des militants CGT de la raffinerie de Reichstett ont brièvement bloqué le site vers 8h30 dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Durant près de trois heures, ils ont empêché le va et vient des camions de livraison de produit raffiné. Maintenant qu'ils sont (un peu) rassurés sur l'avenir du site, les salariés de la raffinerie alsacienne entrent dans le mouvement contre la réforme des retraites. La reprise du raffinage ne semble pas encore pour demain.

En temps de crise l'information est un produit aussi explosif que l'essence...

Trop d'info peut aveugler... mais recouper, sélectionner peut éclairer!

25/10/2010

Juarez... toujours et en coprs


AP/Raymundo Ruiz
Des policiers mexicains sur les lieux du massacré perpétré dans la nuit de vendredi à samedi, à Ciudad Juarez, au Mexique.


Nouveau massacre à Ciudad Juarez, une énième tuerie...

Vendredi soir, des jeunes organisaient une fête dans une maison, un lieu privé, parce que depuis longtemps maintenant il n'est plus possible de sortir en boîte, ou ailleurs en ville, dans les lieux publics. Mais comme souvent depuis le début de l'année, un commando armé est arrivé et a commencé à tirer. Entre douze et vingt morts selon les sources.

Une fois encore les autorités se sont empressées de mettre la tuerie sur le compte des cartes de la drogue. Comme toujours, les médias d'ici et d'ailleurs s'empressent de reprendre le décompte morbide des règlements de compte entre cartels, ou entre l'armée, la police et les trafiquants. Plus de 28000 morts depuis l'arrivée au pouvoir de Calderon en 2006. Plus de 6000 morts pour la seule ville de Juarez. Mais presque jamais ils ne remettent en cause la version officielle.

L'article du Monde est d'une légèreté terrifiante quand on sait que ce genre de massacre est de plus en plus courant à Juarez. Libe après avoir publié le même article repris de l'AFP propose plusieurs article ce lundi sur le sujets (articles que je n'ai pas pu consulter car réservés aux abonnés), mais dont les titres et les accroches ne laissent rien augurer de bon puisqu'ils semblent une fois encore reprendre la version de la guerre contre la drogue. Le Figaro, dans un article un peu plus détaillé en remet une couche sur la guerre entre cartels. Seul un reportage de RFI a donné à entendre un autre son de cloches, parlant d'une guerre visant à vider Ciudad Juarez de ses habitants afin de laisser le champ libre aux cartels. Quand on sait que plus de 10000 commerces ont fermés, que plus de 100000 habitations ont été abandonnées c'est une théorie qui a un certain intérêt.

Mais de plus en plus de gens, de militants politiques, d'associations de Ciudad Juarez parlent ouvertement d'escadrons de la mort. Quand les attaques se concentrent sur les lieux de vie nocturnes, sur les jeunes, sur les lieux d'attention aux drogués, beaucoup y voient bien plus que des dommages collatéraux de la guerre de Calderon et y voient un nettoyage social...

La guerre à la drogue a bon dos, mais on ne peut décemment pas porter crédits aux allégations d'un gouvernement juge et partie dans cette affaire. L'impunité, la corruption et la (double-)morale qui régent ici au Mexique, contribuent à rendre crédible un nettoyage social sous couvert des affrontements entre les forces de l'ordre et les cartels.



ps: aujourd'hui (mardi 26 octobre) les articles de Libé étaient accessibles à tous. L'article d'analyse fait moins de 300 mots! Je ne dois pas avoir la même conception de l'analyse que Libé...

20/10/2010

Le syndrome du larbin...

Petit montage trouvé en lisant Le Figaro (enfin, dans les commentaires).
A la base le court (muet) s'appelle El empleo (l'emploi), il a été ici rendu (plus) parlant et joint sa voix au mouvement de lutte contre la réforme des retraites. A mon avis le propos original est suffisament clair et rend inutile le "doublage" français...
El empleo a été produit et dirigé par l'argentin Santiago "Bou" Grasso (allez visitez sa page), production Opusbou, distribution Patricio Plaza. Diffusé sur Arte, il peut encore être visionné dans sa version intégrale et originale sur le site de la chaîne culturelle. Il est également visible sur le site du Festival de Courts Latino-américains ABC, auquel il participe.


El empleo es un cortometraje mudo argentino de Santiago "Bou" Grasso que pueden ver en el sitio del canal cultural franco-alemán Arte. El empleo está participando al Festival Iberoamericano de Cortometrajes ABC, y puede ser visto y votado online. La versión presentada en este blog esta "doblada" en francés para unir su voz a la lucha en contra del gobierno de Sarkozy. Que lo disfruten.